Janine Röling : « Nous sommes déçus que le niveau d’ambition ait cédé au lobby industriel, mais en même temps, nous ne devons pas sous-estimer que tout changement commence quelque part. Je vois cela comme le début d’une nouvelle approche plus durable des emballages. »
Le lundi 4 mars 2024, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord sur le règlement européen sur les emballages (Packaging and Packaging Waste Regulation). Cet accord marque la fin d’une bataille politique longue et intense visant à introduire des mesures pour mettre un terme à la quantité toujours croissante de déchets d’emballages.
Malgré des pressions sans précédent et un lobbying négatif, les institutions européennes ont finalement convenu d’une série de dispositions pour empêcher la production de déchets d’emballages, pour promouvoir des systèmes de réemploi et pour réduire notre dépendance à l’égard des emballages à usage unique.
Pour stopper la croissance incontrôlée des déchets d’emballages, l’Europe fixe des objectifs contraignants aux États membres pour réduire les déchets d’emballages (5 % d’ici 2030, 10 % d’ici 2035 et 15 % d’ici 2040). En outre, l’accord contient des objectifs visant à introduire des emballages réutilisables dans les secteurs des boissons et des transports. La fin des emballages plastiques à usage unique destinés à la consommation sur place est également prévu et les systèmes de consigne vont devenir obligatoires.
Janine Röling (organisation environnementale Recycling Netwerk Benelux) : « Cet accord est un pas important dans la bonne direction. Pour réduire notre dépendance aux matières premières, nous devons, en Europe, nous concentrer sur les systèmes de réemploi, en évitant les emballages inutiles et en favorisant un recyclage de haute qualité. Nous sommes déçus que le niveau d’ambition ait cédé face au lobbying de l’industrie, mais en même temps, nous ne devons pas sous-estimer que tout changement commence quelque part. Je vois cela comme le début d’une nouvelle approche plus durable des emballages.
La coalition d’ONG* avec laquelle RNB suit ce dossier salue l’instauration de règles plus strictes pour l’utilisation de substances préoccupantes et de produits chimiques extrêmement persistants (PFAS) dans les emballages alimentaires. Il est urgent de faire preuve de force politique pour protéger les consommateurs et l’environnement contre ces substances nocives.
La coalition regrette cependant que la proposition initiale de la Commission européenne, publiée en novembre 2022, ait beaucoup souffert des pressions des partis qui souhaitent préserver une société du jetable. Il est particulièrement décevant que les restrictions sur les emballages inutiles concernent uniquement les emballages en plastique à usage unique et ne s’appliquent pas à tous typs de matériaux d’emballage à usage unique (comme envisagé dans la proposition initiale). En conséquence, nous craignons un déplacement du plastique vers le papier et le carton, ce qui augmenterait encore la pression sur nos forêts.
Prochaines étapes
Après 4 ans de travail préparatoire et plus de 15 mois de négociations, nous appelons les institutions européennes à ne pas perdre de temps et à adopter cet important règlement avant les élections européennes. Cela envoie un signal clair : il est temps de changer. Développer des solutions circulaires et éliminer progressivement l’utilisation d’emballages jetables. Le Parlement européen doit ratifier l’accord lors de la session plénière d’avril. Nous espérons également que la Commission européenne signera l’accord dans les plus brefs délais.
RNB, aux côtés des autres ONG de la coalition, continue de prôner de grandes ambitions au niveau européen et une bonne mise en œuvre des nouvelles règles pour mettre un terme à la croissance incontrôlée des déchets d’emballages. Des décisions importantes sur la manière de mettre en œuvre les mesures du règlement seront prises ultérieurement. Nous continuerons donc à suivre ce processus de près.
| Quelques chiffres
La quantité totale de déchets d’emballages dans l’UE est passée de 66 millions de tonnes en 2009 à 84,3 millions de tonnes en 2021 (soit une croissance de 27,7 %). Ce chiffre devrait encore augmenter pour atteindre 92 millions de tonnes en 2030 et 107 millions de tonnes en 2040. La production annuelle estimée de déchets d’emballages est d’environ 190 kg par habitant dans l’UE. Ces déchets ont un impact environnemental important, puisqu’ils contribuent à 40 % de l’utilisation de plastique et à 50 % de celle de papier, et génèrent des émissions de carbone équivalentes aux émissions annuelles de la Hongrie. (Source : Eurostat) Les emballages font partie des principaux utilisateurs de nouveaux matériaux (40 % du plastique et 50 % du papier utilisés dans l’UE sont destinés aux emballages) et contribuent à 36 % des déchets ménagers. |
Détails du contact
Janine Röling – Recycling Netwerk Benelux | Politique européenne janine.roling@recyclingnetwerk.org
+31 6 53595642
*Les membres de cette coalition informelle sont Zero Waste Europe, European Environmental Bureau, ECOS, ClientEarth, Surfrider Foundation Europe, Deutsche Umwelthilfe, Recycling Netwerk Benelux, Fern et Environmental Paper Network.
“Le recyclage n’est pas la solution”, dit Recycling Netwerk Benelux. Après plus de 20 ans d’existence, notre organisation environnementale est prête à changer de nom. Nous nous préparons à une transformation qui comprend également un nouveau site internet et un plan ambitieux pour le futur.
Recycling Netwerk Benelux est une organisation environnementale qui s’efforce de réduire l’utilisation de ressources et de lutter contre la pollution de l’environnement. Nos principaux dossiers sont la consigne, la REP, le réemploi, les mégots de cigarettes et le textile. Nous analysons les politiques, formulons des recommandations et tentons de contribuer à un débat éclairé.
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Le passage des emballages à usage unique aux emballages réutilisables constitue une étape importante vers une économie véritablement circulaire. Nous évitons ainsi le gaspillage de matières premières sur les emballages dont nous n’avons parfois besoin que pour quelques minutes. Mais quelles sont exactement les (nouvelles) réglementations ? Et où est-ce que ça va mal ?
Les Pays-Bas veulent se débarrasser de l’utilisation inutile de matières premières, des montagnes de déchets et des détritus. La réutilisation des emballages est un bon moyen d’éviter cela. Aux Pays-Bas, nous jetons chaque jour 19 millions de gobelets en plastique et d’emballages alimentaires à usage unique. Le gouvernement s’est donc fixé un objectif ambitieux : réduire de 40 % les gobelets et contenants jetables en 2026 par rapport à 2022. L’année dernière, deux textes législatifs sont entrés en vigueur pour atteindre cet objectif, pour la vente à emporter (consommation nomade). ). ) et le dîner sur place (consommation sur place), également connu sous le nom de législation Single Use Plastic ou SUP. La transition des emballages jetables vers les emballages réutilisables a été amorcée.
Vente à emporter (consommation sur le pouce et livraison de repas à domicile)
À partir du 1er juillet 2023, un supplément devra être facturé pour les gobelets jetables et les emballages alimentaires à usage unique contenant du plastique. De plus, il est obligatoire de proposer une alternative réutilisable. Cela peut être : soit proposer vous-même des emballages réutilisables, soit faciliter le BYO (Bring Your Own), ou les deux.
Dîner sur place (consommation sur place)
A partir du 1er janvier 2024, proposer des gobelets et des emballages alimentaires réutilisables est obligatoire. Vous ne pouvez continuer à utiliser des emballages jetables que si vous pouvez collecter séparément plus de 75 % (volume en poids) et les proposer à un recyclage de haute qualité. Ce pourcentage passera à 90 % en 2027. Un recyclage de haute qualité signifie du gobelet à gobelet ou de récipient à récipient, et non des matériaux de mauvaise qualité comme le papier toilette ou les poteaux en bordure de route.
Fin 2023, la législation sur la consommation sur place a soudainement suscité un émoi : les fabricants de produits jetables ont fait pression pour un report et un affaiblissement de la législation. Dans le sentiment et l’incertitude entourant la législation SUP, les deux motions ont été adoptées avec une faible majorité. Une lettre aux partis politiques signée par 50 partis n’a servi à rien. Le secrétaire d’État sortant Heijnen a été confronté à un choix difficile : maintenir la législation et ainsi s’en tenir à la ligne de ces dernières années ou affaiblir la législation et ainsi se conformer aux propositions. Elle a choisi une voie médiane : la législation est restée en vigueur, mais son application a été affaiblie. L’Inspection de l’environnement humain et des transports (ILT) a été invitée par Heijnen à ne pas appliquer la taxe SUP et les exceptions jetables pour la consommation sur place. Elle laisse la décision d’exécuter ou non les requêtes à son successeur.

En raison des motions, l’interdiction des gobelets jetables et des emballages alimentaires contenant du plastique comme emballage ne sera pas appliquée : contient au maximum 5 % de plastique, peut être recyclé à 100 %, il est démontrable que 75 % sont collectés et proposés au recyclage et une notification est nécessaire. fait à ILT
Début 2022, nous avions déjà appelé avec Mission Reuse à rendre la législation claire et simple, à se concentrer sur la réutilisation des systèmes du monde des affaires et à ne pas rejeter la responsabilité sur le consommateur. Le gouvernement néerlandais a proposé une taxe SUP mal conçue qui n’a pas pu résoudre le problème du jetable. Même après l’entrée en vigueur de la loi sur les mesures à emporter, nous avons indiqué pourquoi la législation manquait la cible .
Au cours des dernières décennies, notre société s’est habituée aux emballages jetables. La vie jetable , terme mentionné pour la première fois dans l’Amérique d’après-guerre, offrait « la commodité et le luxe pour tous ». Les Pays-Bas sont également devenus une société du jetable, avec une culture du café à emporter plus forte que dans les pays voisins. Mais désormais, les gens qui possèdent leur propre gobelet réutilisable ne sont plus regardés d’un air étrange. La route vers la réutilisabilité a été lancée. Retour au réutilisable, il faut le dire. Les alternatives réutilisables redeviennent lentement mais sûrement courantes .
Un exemple est « Die Mok », un divertissement du hit « Dream On » du groupe néerlandais Eurohouse à succès 2 Brothers au 4ème étage dans les années 1990 . Ils ont présenté cette version BYO dans l’émission télévisée « Even Tot Hier ».
Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait de la décision de Heijnen, un fournisseur d’emballages réutilisables a répondu : « Nous voyons seulement de nouvelles entreprises changer. » L’AD a appelé les 20 plus grands employeurs des Pays-Bas : ils se tournent tous vers le réutilisable. Après un projet pilote réussi avec Mission Reuse, la chaîne de cinéma Pathé passe également à un système de gobelets réutilisables dans ses 30 sites . L’organisme chargé de l’application de l’ILT conseille donc : passez à la réutilisation, vous n’aurez alors pas à déclarer ni à conserver de registres.
Mais les entreprises n’innoveront pas, n’investiront pas (ou ne changeront pas de modèle économique) sans une législation directrice ou des incitations économiques. Il est donc important que les fournisseurs de solutions réutilisables se sentent soutenus par un gouvernement stable.
Dirigeants de notre propre pays :
La transition des emballages jetables vers les emballages réutilisables a désormais véritablement commencé. Selon le Conseil de l’Environnement et des Infrastructures, le gouvernement doit « mettre en œuvre une politique axée sur l’élimination progressive de la société du jetable, qui fait obstacle à la transition vers une économie durable et circulaire ». Cela nécessite un gouvernement actif qui prend le contrôle et donne le bon exemple. Peut-être que dans quelques décennies, nous regarderons en arrière et nous demanderons pourquoi nous avons gaspillé autant de matériaux pendant tout ce temps.
Curieux d’en savoir plus ?
Karl Beerenfenger de Mission Reuse (un programme de transition commun d’Enviu, Natuur & Milieu et Recycling Netwerk Benelux) est disponible pour des réponses et des interviews.
Détails du contact
Karl Beerenfenger – karl.beerenfenger@recyclingnetwerk.org – 06-18632023
Emballages, appareils électroniques, pneus de voiture, batteries, textiles : de nombreux produits que nous, consommateurs, rencontrons au quotidien, sont soumis à la « responsabilité élargie du producteur » (REP). Et cela ne fera qu’augmenter dans un avenir (proche) pour d’autres groupes de produits, comme les chaussures et les couches. Pourtant, il y a beaucoup à critiquer à l’égard du système. Même si celui-ci garantit souvent une meilleure collecte et une meilleure couverture des coûts, qu’en est-il de rendre les produits plus durables ? Et qui est réellement aux commandes ?
Plusieurs dossiers politiques sont actuellement en cours de traitement en Europe dans lesquels la REP joue un rôle. Tout d’abord, le Règlement sur les emballages et déchets d’emballages (PPWR) : il aborde, entre autres, les investissements que les éco-organismes (EE) doivent ou ne doivent pas réaliser, par exemple dans les systèmes de réutilisation. L’éco-modulation obligatoire (différenciation tarifaire basée sur des critères de durabilité) pour les emballages est également à l’étude.
Par ailleurs, la Waste Framework Directive (WFD) est en cours de révision. Cette « directive-cadre sur les déchets » détermine, entre autres, la hiérarchie des déchets et les règles pour les systèmes de REP et les EE associés. Un dossier déterminant donc. Une partie de la révision en cours concerne l’introduction obligatoire de systèmes de REP pour les textiles. La version actuelle de la WFD prévoit déjà que les États membres doivent collecter séparément les textiles à partir de 2025. Il y aura désormais une responsabilité accrue des producteurs de textiles.
Une chose est claire : la REP est là pour rester. Pourtant, nous avons souvent noté (comme ici et là) que de nombreux problèmes surviennent au sein des systèmes de REP, dont une grande partie peut être attribuée à une mauvaise gouvernance. Le rôle du gouvernement est trop limité, de nombreuses parties prenantes se sentent marginalisées et la mise en œuvre est inadéquate. Le message selon lequel la REP ne fonctionne pas de manière optimale est également parvenu au gouvernement néerlandais. Après que la secrétaire d’État Heijnen ait présenté sa vision de la REP à la Chambre des représentants en avril 2022, plusieurs motions ont été soumises et adoptées. En réponse à cela, le ministère des Infrastructures et de la Gestion des eaux néerlandais (I&W) a décidé de lancer un processus visant à formuler des propositions d’amélioration. Celles-ci ont été publiées en octobre de cette année.
En collaboration avec Minderoo, Recycling Netwerk a également réalisé une analyse du fonctionnement des systèmes de REP. Les conclusions sont incluses dans une position publiée en novembre.
Mais que disent les deux propositions ? Ci-dessous, nous examinons les différences et les points communs afin de voir comment nous pouvons améliorer la REP à l’avenir.
Les propositions d’amélioration de la REP se concentrent sur deux thèmes principaux : mieux impliquer les autorités locales et intégrer davantage de circularité. Parce que les systèmes de REP actuels permettent principalement à financer la collecte et le recyclage des produits lorsqu’ils se transforment en déchets. Mais il reste encore beaucoup à faire, tant au niveau de la conception que de la mise en application.
Recycling Netwerk, en collaboration avec Minderoo, a réalisé sa propre analyse du fonctionnement des systèmes de REP. Bien que l’expérience pratique aux Pays-Bas fournisse des informations précieuses, l’analyse se concentre plus largement sur ce que nous observons en Europe. Sur cette base, nous formulons des recommandations politiques concrètes et ambitieuses pour améliorer l’instrument qu’est la REP et ainsi accroître son impact positif sur l’environnement. Nous discutons brièvement de chaque recommandation ci-dessous :
Dans de nombreux domaines, les deux analyses semblent poursuivre le même objectif : améliorer la responsabilité des producteurs afin qu’elle devienne un instrument plus équitable qui génère davantage de bénéfices environnementaux. Nous saluons le fait que le gouvernement néerlandais reconnaisse que les éco-organismes disposent actuellement d’un trop grand pouvoir, au détriment des autres parties prenantes et de l’efficacité de la politique.
Il semble également y avoir une prise de conscience que la durabilité ne doit pas être laissée aux mains du secteur industriel. En fait, pour des raisons financières, la réduction des coûts est souvent préférée à la durabilité. Nous espérons donc que le gouvernement néerlandais œuvrera à l’élaboration d’orientations claires sur une véritable circularité, mettant fin aux objectifs progressifs difficiles à mettre en œuvre.
Malheureusement, le gouvernement ne joue pas suffisamment son rôle en ce qui concerne la gouvernance de la REP. La secrétaire d’État envisage ce rôle principalement en cas de conflits. Le rôle du gouvernement est alors réactif. Cependant, la gouvernance du gouvernement ne doit pas concerner seulement la résolution d’incidents, mais aussi se pencher sur la manière dont la politique est élaborée et mise en œuvre. Le problème de gouvernance au sein de la REP est structurel et ne sera donc pas résolu en agissant de manière réactive. Nous espérons que la gouvernance de la REP sera révisée pour être plus intégrale. La mise en place d’une option de réaction est utile, mais pas suffisante. Le gouvernement ne doit pas être rendu responsable, mais plutôt contrôler la REP.
Crédit photo: Saskia Risseeuw
Il y a un an, l’industrie belge a été chargée de prouver que la consigne numérique est une meilleure solution contre les déchets sauvages que le système traditionnel. Nous partageons nos conclusions sur ce que les projets pilotes nous ont appris (ou pas).
Lorsque les projets pilotes ont été lancés pour tester la consigne numérique en 2023, un groupe de réflexion composé d’organisations de défense de l’environnement, de consommateurs et d’organisations de lutte contre la pauvreté a été mis en place.
Quel était son objectif ? Comme le ministre flamand de l’environnement Zuhal Demir l’a elle-même déclaré en janvier 2023, “il y aura un groupe de réflexion comprenant des organisations environnementales qui pourront également questionner, partager, consulter et analyser toutes les informations de manière transparente” (session plénière du 18 janvier 2023). La transparence et le retour d’information constructif de la part des parties prenantes publiques étaient donc les objectifs.
Une transparence et une implication de ces acteurs plus que nécessaires, compte tenu de la surreprésentation de l’industrie dans les projets pilotes. Quelques exemples:
N’est-ce pas un peu comme si l’on demandait à un étudiant de concevoir son propre test et de l’évaluer ensuite ? Comme l’a dit Zuhal Demir “le stylo est tenu par l’OVAM et par nos services” (18 janvier), Fost Plus ne devrait donc pas avoir son mot à dire. Le fait que le comité de pilotage ait pu consulter le rapport final de l’OVAM est en soi une question de “qui tient la plume“.
On peut donc se demander si les membres des observateurs extérieurs ont été entendus dans leurs commentaires. Difficile à dire, car nous n’avons pas encore vu le rapport final. Il est donc également difficile de savoir si nos conseils ont été pris en compte.
Et oui, nous avons pu donner notre avis sur les projets pilotes. Mais cela n’a pas été facile pour nous. Par exemple, dans la phase finale du projet pilote, nous avons dû beaucoup insister sur les réunions de suivi supplémentaires. Les documents préparatoires aux réunions (rapports finaux de plus de 150 pages) ont été envoyés à la dernière minute (par exemple moins de 48 heures à l’avance) malgré plusieurs demandes pour obtenir l’ordre du jour à temps. L’OVAM a publié des communiqués de presse sur l’avancement des projets pilotes sans impliquer ou informer le groupe de réflexion. Le communiqué de presse du 15 novembre est même paru quelques heures avant la réunion avec le groupe de réflexion et contenait déjà des conclusions préliminaires sur les pilotes. Quel était donc l’intérêt d’une réunion si les conclusions étaient déjà tirées ?
Aujourd’hui, mercredi 13 décembre, des auditions auront lieu sur les projets pilotes finaux. A la lumière de ces auditions, nous partageons notre propre évaluation des cinq critères d’évaluation de l’OVAM auxquels les pilotes devraient pouvoir répondre.
Malgré les efforts de l’industrie et tout le travail (et l’argent) investi dans ces projets pilotes, nous devons être réalistes. Les résultats sont insuffisants pour confirmer que la consigne numérique peut être efficacement mise en place d’ici 2025 et, plus inquiétant encore, qu’elle contribuera réellement à réduire la quantité d’emballages dans les déchets sauvages.
Si le “ratio de numérisation” (quantité numérisée / quantité vendue) est intéressant à observer, il ne dit pas grand-chose sur le “taux de retour” (emballages collectés de manière certifiée). Cela dit, il faut reconnaître que le fait qu’au maximum 1 utilisateur potentiel sur 4 ait utilisé le système reste faible.
C’était le résultat le plus important et le plus attendu. L’objectif des projets pilotes était de déterminer si les consignes numériques réduisaient la présence d’emballages dans les déchets sauvages.
La réponse est simple : nous n’en savons pas plus qu’il y a un an.
Le fait est que les projets pilotes menés à Bobbejaanland et au Center Parks De Haan n’ont pas donné de résultats significatifs. Cela a même été mentionné par le bureau de consultance engagé pour l’occasion (Normec-OWS). Cela est dû à des erreurs méthodologiques telles que l’absence d’une mesure a posteriori (pour comparer les résultats) mais aussi à la méconnaissance des modes de consommation.
Un exemple : Un simple calcul (voir ici) des résultats de Bobbejaanland montre ce point (Rapport 1a. p33 sur p25). En neutralisant les quantités vendues dans le parc (NB : il faut reconnaître que cela ne reflète qu’une tendance du comportement d’achat et non l’ensemble du comportement d’achat – car l’alcool peut aussi être acheté en dehors du parc d’attraction), on constate que le ratio (quantité de déchets / quantité d’alcool vendue) est resté similaire tout au long des projets pilotes. Une légère augmentation peut même être observée.
Les projets pilotes n’ont pas eu d’impact significatif sur les déchets sauvages. Toute tentative de conclure le contraire est trompeuse et fausse.
Le plus inquiétant est que les emballages “désactivés” peuvent encore se retrouver dans les déchets. La présence de 32 emballages à code unique dans les déchets lors du projet pilote de De Haan montre l’effet limité de ce système. Pire encore, 28 % des emballages trouvés dans les déchets avaient été désactivés (9). Les utilisateurs peuvent se faire rembourser alors que les emballages finissent toujours dans les déchets sauvages.
La consigne numérique est censée être plus accessible parce que tout le monde peut l’utiliser n’importe où, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Cependant, tout le monde n’a pas accès à un smartphone, à Internet ou à un compte bancaire (par exemple, les réfugiés, les personnes surendettées ou sans domicile fixe). Les scanners à domicile ont été proposés comme solution à ce problème. Si cette solution est intéressante à la maison, elle ne résout pas le problème hors du domicile. La partie la plus “vulnérable” de la population resterait exclue du système. Ce ne sera pas non plus une solution pour le million de touristes qui traversent la Belgique. Le seuil de participation au système sera très élevé (par rapport à un système “classique”).
Pendant les tests pilotes, le système n’a été utilisé que par une petite partie (non représentative) de la population : employés de banque ou étudiants, visiteurs d’un parc d’attractions, familles dans un Center Park et seulement quelques résidents d’une rue commerçante. Cela ne dit pas grand-chose de l’impact sur l’ensemble de la population. D’un point de vue méthodologique, les enquêtes réalisées ont peu de valeur car elles ont été principalement partagées avec les utilisateurs. En tant qu’utilisateurs, ils avaient déjà accepté de participer et étaient donc susceptibles d’être plus positifs à l’égard du système que le consommateur moyen (biais de réponse). Il aurait été nécessaire d’étudier les raisons pour lesquelles les non-utilisateurs (3/4 des utilisateurs potentiels) n’ont pas utilisé le système.
Là encore, des recherches beaucoup plus approfondies seraient nécessaires pour conclure que le système est accessible à tous les consommateurs de bouteilles en plastique et de canettes.
L’industrie affirme que la fraude a été évitée avec succès au cours des projets pilotes. Toutefois, les problèmes de fraude à grande échelle tels que des cyberattaques (c’est-à-dire le piratage du système pour accéder à tous les codes uniques générés) n’ont pas été résolus.
L’industrie propose également d’activer les codes sur les lignes de production, ce qui, comme nous l’avons mentionné il y a environ un an, entraînerait invariablement de nombreuses tentatives de fraude.
Les gens peuvent être très créatifs lorsqu’il s’agit de détourner les systèmes pour obtenir de l’argent. Et les consignes numériques (par rapport aux consignes classiques) semblent offrir beaucoup plus de possibilités de le faire, parce que les gens ne doivent pas raporter leur emballage correctement pour récupérer leur argent.
Quelques exemples : À KBC Leuven, les gens ont essayé de prendre des photos des codes QR dans les distributeurs automatiques pour récupérer leur argent. À Bobbejaanland, plus d’un utilisateur sur dix a tenté de tricher. Des poubelles ont été déplacées. Il s’agit de tentatives de fraude que nous n’avions même pas prévues il y a un an.
Ces aspects concernent la sécurité de la gestion des données et la conformité au RGPD pour les consignes numériques. Le secteur assure que la gestion sécurisée des données est possible et que le système est conforme au RGPD. Mais cela ne supprime pas le risque que les citoyens ne veuillent pas participer au système par méfiance ou par peur – comme on l’a vu à Bobbejaanland où 1 utilisateur sur 4 n’a pas pu participer parce qu’il avait désactivé sa géolocalisation. Surtout si l’on considère que l’autorisation de partager la géolocalisation était requise dans les deux derniers projets pilotes pour utiliser le système. Peut-on honnêtement forcer les gens à fournir ces données pour récupérer leur argent ?
En outre, le fait que les données aient été conservées “en toute sécurité” pendant les projets pilotes ne permet pas de prédire un scénario réel tel que l’utilisation abusive des données à des fins commerciales à long terme. Ce n’est pas nouveau et cela s’est déjà produit dans d’autres contextes.
La question est de savoir si ce système fonctionnera en 2025. Bien que l’industrie affirme que le système a fait ses preuves, nous avons encore de nombreuses inquiétudes. En effet, le fonctionnement “technique” est différent du fonctionnement “pour les utilisateurs”. Quelques points, par exemple :
Même après les projets pilotes, l’opérationnalité de la consigne numérique soulève encore de nombreuses questions à l’échelle de toute la Belgique. Ces projets pilotes n’ont jamais répondu à eux seuls à toutes les questions qui doivent être résolues pour que la consigne numérique soit prête à être introduite en 2025.
Par exemple, en ce qui concerne les éventuelles barrières commerciales dans le marché unique européen, la compatibilité du système numérique avec le recyclage, qui sont des incertitudes qui doivent être prises en compte et qui pourraient potentiellement retarder l’introduction de la consigne numérique.
Note : Pour une évaluation plus détaillée par test pilote, nous avons également examiné en détail les rapports d’évaluation (par Fost Plus) sur les projets pilotes Bobbejaanland et Center Parks.
Il est maintenant temps pour le gouvernement flamand de prendre une décision et de donner suite à ce qui a été promis. Nous n’en savons tout simplement pas plus qu’il y a un an sur les avantages potentiels d’une consigne numérique. La ministre flamande de l’environnement, Zuhal Demir, est claire : “Pour moi, ce choix est vraiment : facile, convivial et moins de déchets” (séance plénière du 22/11). À l’heure actuelle, opter pour un système numérique n’aurait donc pas d’impact positif sur les déchets, mais reviendrait plutôt à céder au lobby de l’industrie.
Chloé Schwizgebel, coordinatrice de projet Consigne Belgique, Recycling Netwerk Benelux
Tycho Van Hauwaert, responsable politiques industrielles Bond Beter Leefmilieu
Le point de départ est clair : le gouvernement flamand a décidé de s’attaquer à l’excès de déchets dans la nature et dans les rues par le biais de la consigne sur les canettes et les bouteilles en plastique. En 2021, pas moins de 18 171 tonnes de déchets ont été collectées, ce qui est loin de l’objectif de 20 % de déchets en moins par rapport à 2015. C’est ainsi que la ministre de l’environnement, Zuhal Demir, a elle-même déclaré que “la consigne est inévitable”. Puis, sous la pression de l’industrie de l’emballage, une période d’essai d’un an a été autorisée par la ministre de l’environnement pour tester une alternative numérique.
La semaine dernière, l’OVAM a déclaré dans un communiqué de presse que les projets pilotes menés à Center Parks et à Bobbejaanland avaient eu “un impact” et que le système semblait fonctionner sur le plan technique. Cependant, il est difficile de savoir de quel “impact” il s’agit exactement, car la conclusion est très éloignée de la réalité des résultats, que le comité de suivi lui-même n’a pas encore été en mesure d’évaluer.
Pourtant, ni les coûts ni les efforts ne semblent avoir été épargnés : des canettes spéciales avec un code QR (comment et à quel prix, nul ne le sait), des poubelles PMC à côté des poubelles de déchets résiduels, une nouvelle application et même des scanners à domicile, sans oublier des dizaines de membres du personnel mobilisés sur place pour expliquer aux visiteurs le fonctionnement du système numérique.
Mais tous ces investissements n’ont pas permis de répondre à la question la plus importante : ce système numérique réduit-il les déchets sauvages ? L’agence indépendante engagée pour l’occasion n’a constaté aucune réduction significative. En outre, le rapport et la méthode de recherche présentent de nombreuses lacunes : à Bobbejaanland, le nombre de visiteurs n’a pas été communiqué, les volumes de consommation n’ont pas été étudiés et la mesure de référence a eu lieu pendant un week-end très chaud, au cours duquel le nombre de boissons consommées – et donc de déchets d’emballage – était bien plus élevé. Au Center Parks De Haan, les quantités étaient trop faibles pour conclure quoi que ce soit. En outre, malgré les affirmations de l’industrie, le nombre d’utilisateurs du système est resté très limité : moins d’un visiteur sur quatre s’est montré disposé à participer. Comment un système peut-il réussir s’il ne motive pas les gens à participer dès le départ ?
D’ici la fin du mois, l’OVAM doit remettre son rapport sur les projets pilotes. Mais la discussion sur la consigne ne s’arrête pas là. Les représentants du peuple et le groupe de réflexion seront également entendus dans le rapport consultatif final. La ministre Demir avait déjà annoncé qu’elle prendrait une décision à ce sujet d’ici la fin de l’année. Le mercredi 22 novembre 2023, elle a souligné son choix en séance plénière : “Pour moi, ce choix est simple : facile, convivial et moins de déchets“.
Les applaudissements en plénière lors de l’appel à opter enfin pour un système classique ont souligné le soutien des députés. Seul Open Vld semble encore être derrière le système “innovant” proposé par l’industrie. Mais une innovation qui ne nettoie pas nos rues, quel intérêt ?
À Bruxelles et en Wallonie, la recherche d’un système de consigne adapté est plus ciblée. La Wallonie a mené une étude pour comparer les systèmes de consigne. Sur la base des résultats préliminaires, la Wallonie a déjà donné sa préférence au système classique en juillet, tout comme Bruxelles. Les résultats définitifs de cette étude sont également attendus dans les semaines à venir. En tout état de cause, les trois régions devront se mettre d’accord sur le déploiement d’un système de consigne d’ici 2025. L’agrément de Fost Plus en tant qu’organisme de gestion des déchets d’emballages ménagers (PRO), qui doit être renouvelé par les trois régions à la fin de l’année, constituera une étape importante dans ce processus. Celui-ci doit inclure une vision claire sur la gestion des déchets sauvages et l’approche par la consigne.
Actuellement, beaucoup d’argent a déjà été dépensé pour essayer de prouver qu’un système de consigne numérique fonctionne. Les résultats demeurent décevants.
S’il y a bien une chose que les projets pilotes ont permis, c’est de réunir d’importantes parties prenantes – les Villes et Communes flamandes, les organisations de consommateurs et de protection de l’environnement, les petits producteurs et même le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Ils ont réfléchi ensemble au futur système de consigne belge. Et ce groupe de nouveaux experts ne cesse de croître. Tout comme les nombreux pays européens qui montrent depuis longtemps la voie d’une consigne efficace : la reprise des canettes et des bouteilles dans les magasins.
Cette solution, le système de consigne classique, est également privilégiée par les collectivités locales et les citoyens. Il est temps de cesser de résister. Le gouvernement flamand doit choisir ce que les citoyens veulent et ce qu’on leur a promis : un système qui s’attaque réellement au problème des déchets sauvages. Tout autre choix est une occasion manquée.
Bruxelles, 22 novembre 2023
Aujourd’hui, le Parlement européen a voté sur la proposition de révision du règlement sur les emballages, telle que proposée par la Commission européenne en novembre 2022. Cette proposition visait à réduire la quantité record de déchets d’emballages en Europe. Intimidé par un lobbying sans précédent de la part de l’industrie, le Parlement a supprimé presque toutes les dispositions visant à réduire les emballages inutiles, ainsi que la plupart des objectifs de réemploi pour 2040. Certains objectifs de réemploi (par exemple pour les boissons) ont été conservés, mais réduits et assortis d’exceptions à tel point qu’ils seront à peine efficaces. Cela envoie également un signal négatif énorme au secteur émergent du réemploi et aux leaders de l’économie circulaire.
Ce résultat montre que le Parlement européen se plie aux fausses affirmations, à l’alarmisme et au lobbying intensif de l’industrie qui produit elle-même d’énormes quantités de déchets. Cela a décimé toute ambition nécessaire à la prévention des déchets. Après que la commission de l’environnement, la principale commission parlementaire sur le sujet, ait déjà minimisé l’ambition de la proposition en octobre, le vote en plénière d’aujourd’hui a porté le coup de grâce aux politiques nécessaires pour s’attaquer à la crise de l’emballage.
Si le soutien apporté à l’idée de rendre tous les emballages recyclables peut améliorer les niveaux de recyclage stagnants dans l’UE, il ne fera rien pour s’attaquer à la racine du problème : des niveaux records de production de déchets.
“Ce que nous avons vu aujourd’hui au Parlement européen ne peut être décrit que comme extrêmement décevant. Après un lobbying sans précédent de la part de l’industrie, les députés européens semblent préférer perpétuer la société du jetable plutôt que d’opter pour des solutions de réutilisation crédibles. La décision d’aujourd’hui va à l’encontre de la voie ambitieuse choisie par les Pays-Bas sur ce dossier, et montre que la protection des intérêts financiers l’emporte apparemment sur la protection de notre planète”.
Janine Röling – chercheur au sein de Recycling Netwerk Benelux
Le lobby de la restauration rapide et l’industrie des emballages jetables vont probablement se réjouir aujourd’hui de l’hypocrisie de l’UE, qui prétend être un leader mondial dans la mise en œuvre d’une économie circulaire. En effet, les députés européens ont supprimé les dispositions visant à limiter l’utilisation d’emballages à usage unique lorsque vous mangez ou buvez quelque chose sur place, ainsi que celles visant à limiter les emballages inutiles pour les fruits et légumes.
Une petite lueur de consolation réside dans les objectifs globaux de prévention des déchets pour les États membres (réduire le total des déchets d’emballages de 5 % d’ici à 2030 et de 15 % d’ici à 2040) qui donnent une direction à l’industrie de l’emballage. En outre, le Parlement a ajouté une interdiction longtemps attendue sur l’utilisation des PFAS et du BPA – des substances hautement toxiques et persistantes – dans les emballages alimentaires.
Les États membres du Conseil doivent maintenant adopter une position de négociation ambitieuse sur le réemploi et la prévention des emballages afin d’ajuster le cours de cet important dossier politique. Les négociations du trilogue devraient commencer au début de l’année 2024 et il y aura peu de temps pour adopter le texte avant les élections européennes.
Note aux rédacteurs :
À propos de cette coalition :
Cette coalition est composée de membres de l’Alliance Rethink Plastic (Zero Waste Europe, European Environmental Bureau, ECOS, ClientEarth), ainsi que de Deutsche Umwelthilfe, Recycling Netwerk Benelux, Fern et Environmental Paper Network.
L’UE prend une décision importante : bientôt la fin des transferts de déchets plastiques vers les pays non membres de l’OCDE
Il sera plus difficile pour les pays européens de transférer des déchets plastiques vers des pays extérieurs à l’Union européenne. Le nouvel accord européen sur la révision du règlement sur les transferts de déchets comprend la décision historique de mettre fin à l’exportation de déchets plastiques vers les pays non membres de l’OCDE dans un délai de deux ans et demi. C’est une victoire pour laquelle Recycling Netwerk, avec d’autres ONG, se bat depuis des années.
Il y a urgence. Plus d’un million de tonnes de déchets plastiques européens ont encore été exportées en 2022 vers des pays qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour les traiter en toute sécurité. La moitié a été exportée vers des pays non membres de l’OCDE tels que la Malaisie, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande. Mais un tiers a également abouti en Turquie. Aussi, nous continuons à regretter que les institutions de l’UE n’aient pas accepté d’arrêter d’exporter des déchets plastiques vers tous les pays.
Sedat Gündoğdu (chercheur sur les microplastiques à l’université de Çukurova en Turquie) est également inquiet : “Je salue la décision d’arrêter les exportations vers les pays non-membres de l’OCDE, mais j’espère que cela n’entraînera pas une augmentation des déchets plastiques expédiés en Turquie.”
Pour protéger la population et l’environnement des pays destinataires, Recycling Netwerk demande depuis des années l’interdiction des exportations. Cette semaine, avec Natuur & Milieu, Plastic Soup Foundation, Searious Business, Zero Waste Netherlands et Stichting Go Clean, nous avons envoyé une lettre au Secrétaire d’Etat pour demander l’introduction de l’interdiction d’exportation. Nous avons également écrit précédemment sur le soutien à cette interdiction au sein du Parlement européen.
Janine Röling de Recycling Netwerk Benelux : “Grâce à cette décision, l’UE prend enfin ses responsabilités. Il s’agit de nos déchets, nous devons résoudre le problème nous-mêmes et ne pas les envoyer dans des pays qui ne disposent pas d’infrastructures pour les traiter en toute sécurité, ce qui aurait des conséquences considérables pour l’homme et la nature.”
Le nouvel accord prévoit des procédures et des contrôles qui devraient permettre d’éviter que nos déchets ne causent d’autres problèmes sanitaires ou environnementaux ailleurs dans le monde. Il est également prévu d’améliorer le recyclage des plastiques en Europe et de ne poursuivre les transferts de déchets entre les pays de l’UE que dans des conditions strictes. Dans la mesure du possible, les déchets doivent être traités ou réutilisés localement.
Un groupe de contrôle sera mis en place pour améliorer la coopération entre les États membres de l’UE et pour prévenir et détecter les transferts illégaux. En coopération avec les autorités nationales, la Commission européenne pourra également procéder à des inspections lorsqu’il existe des soupçons suffisants de transferts illégaux de déchets.
Nous demandons à la secrétaire d’État néerlandaise Vivianne Heijnen de cesser d’exporter des déchets plastiques vers l’Asie. On parle d'”exportation”, mais dans la pratique, il s’agit d’un véritable dumping. Les pays destinataires, comme l’Indonésie et le Vietnam, ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour traiter les déchets en toute sécurité. Cela a un impact majeur sur la santé des populations locales et nuit à l’environnement. Les déchets finissent dans des décharges illégales, dans la mer et entraînent une pollution des sols.
La bonne nouvelle, c’est que le Parlement européen veut faire quelque chose. Dans sa position sur le règlement relatif aux transferts de déchets (Waste Shipment), il propose d’interdire l’exportation de déchets plastiques. Actuellement, le Parlement est en négociation avec la Commission européenne et le Conseil européen. Alors que plusieurs États membres, dont la France, se sont déjà prononcés en faveur d’une interdiction des exportations de déchets plastiques, les Pays-Bas estiment qu’une telle interdiction n’est pas nécessaire. C’est d’autant plus remarquable que les Pays-Bas sont le plus grand exportateur de déchets plastiques en Europe.
Comme d’autres organisations (environnementales), Recycling Netwerk demande depuis des années l’introduction d’une interdiction d’exportation. Nous avons déjà écrit sur le soutien du Parlement européen en faveur de l’interdiction. Cette semaine, au nom de Natuur & Milieu, Plastic Soup Foundation, Searious Business, Zero Waste Netherlands et Stichting Go Clean, nous avons envoyé cette lettre au secrétaire d’État pour lui demander de soutenir l’interdiction d’exporter des déchets plastiques. Il s’agit en effet d’une décision qui pourrait faire une énorme différence.
Les Pays-Bas prendront-ils leurs responsabilités ? Ou continuerons-nous à faire porter aux régions pauvres d’Asie le fardeau de notre problème de déchets ?
Vous pouvez lire l’intégralité de la lettre ici.
Le 27 novembre, tout le monde peut venir chercher l’inspiration à Utrecht. Plus de 30 fournisseurs d’emballages réutilisables (gobelets, emballages de repas, distributeurs en vrac pour les supermarchés, emballages pour le commerce électronique, bouteilles, solutions B2B,…) se présenteront.
En outre, 15 sessions seront proposées sur toutes sortes d’aspects du réemploi : de la législation au comportement des consommateurs et du lavage des emballages aux innovations technologiques et aux exemples pratiques d’autres pays.
Ce salon de l’emballage réutilisable est organisé par Mission Reuse, en collaboration avec le ministère de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau, l’Institut néerlandais de connaissances sur l’emballage durable (KIDV) et Stichting Afvalfonds Verpakkingen.
Vous y verrez-vous ?
S’inscrire : cliquez ici
Plus d’informations : https://missionreuse.com
La responsabilité élargie des producteurs (REP) est mise en place dans différents secteurs pour assurer la réduction des déchets. L’idée est bonne : nous faisons payer aux pollueurs l’impact de leurs produits sur l’environnement, ce qui les incitera à adapter leur business model et à être plus respectueux de l’environnement. Mais dans la pratique, les résultats sont décevants. “Les entreprises prennent trop peu d’initiatives pour éviter les déchets et fabriquer des produits plus durables. Elles se contentent de payer la taxe sur les déchets”, déclare Janine Röling de RNB.
Il existe désormais une “responsabilité élargie du producteur” pour un grand nombre de produits. Pensez aux pneus de voiture, aux emballages, aux appareils électroniques et, depuis peu aux Pays-Bas, aux textiles. Elle est considérée comme un moyen efficace de responsabiliser les producteurs pour les produits (et les déchets associés) qu’ils produisent. Grâce à une collaboration entre les entreprises, les municipalités et les gestionnaires de déchets, la REP – par l’intermédiaire d’une organisation de producteurs (PRO) – permet de financer la gestion des déchets, ce qui permet souvent d’en améliorer l’efficacité. En outre, les entreprises peuvent être encouragées à rendre leurs produits plus durables, grâce à des outils tels que l’éco-modulation.
Cela semble être une bonne chose, n’est-ce pas ? Malheureusement, pas vraiment. En raison de la manière dont la législation relative à la REP est conçue et de sa mise en œuvre souvent défaillante, le potentiel de la REP est gravement sous-exploité et les producteurs ne sont pas suffisamment tenus responsables des dommages environnementaux qu’ils causent. Nous avons déjà écrit sur la façon dont la gouvernance de la REP se passe mal et comment la REP pour les textiles pourrait éviter de commettre les mêmes erreurs.
Dans notre dernière prise de position sur la REP, rédigée avec Minderoo et soutenue par une large coalition, nous indiquons précisément où les choses tournent mal et comment des politiques ambitieuses peuvent corriger ces erreurs.
Si la REP a relativement bien réussi à gérer la fin de vie des produits (amélioration de la collecte sélective et du recyclage), elle n’a pas réussi à modifier de manière significative l’ensemble du cycle de vie des produits, c’est-à-dire à créer des produits plus durables et à prévenir la production de déchets.
Dans un contexte où dix États membres risquent de ne pas atteindre les objectifs de recyclage des déchets ménagers et des déchets d’emballages, et où les déchets d’emballages ne font qu’augmenter, il est important de réévaluer les politiques existantes. Les décideurs politiques doivent reconnaître que la crise mondiale des déchets va au-delà de la gestion des déchets. Il est nécessaire de se concentrer sur les cadres politiques adéquats qui permettent et encouragent la réduction de la production (prévention) et le réemploi. Dans cette perspective, l’Union européenne doit maximiser l’efficacité environnementale de la REP en comblant les lacunes actuelles et en établissant un cadre politique plus ambitieux pour la REP.
À la lumière des révisions en cours sur le Règlement sur les emballages et les déchets d’emballages et sur la directive-cadre sur les déchets, il est grand temps d’agir.
Afin de faire de la REP un outil plus efficace pour l’économie circulaire, nous proposons un certain nombre de mesures législatives concrètes :
Vous pouvez lire l’intégralité du rapport ici.
Vous avez des questions sur ce sujet ? Contactez Janine Röling – janine.roling@recyclingnetwerk.org
Une large coalition de petites et grandes entreprises, d’ONG, de villes et de municipalités se joint à RNB pour plaider en faveur de politiques ambitieuses.
Avec le soutien de plus de 120 municipalités, ONG et entreprises, nous demandons aux législateurs européens de :
🌱 Introduire des objectifs ambitieux pour le réemploi
🌱 Inclure des critères stricts et clairs pour les emballages “réutilisables” et les modèles de réemploi
🌱 S’engager à mettre en place des méthodes de reporting transparentes et des objectifs progressifs de réemploi
🌱 Désigner les emballages réutilisables comme méthode de prévention des déchets.
Le document de synthèse publié montre où se situent les opportunités pour l’Europe. Nous devrions saisir l’occasion de cette révision du Règlement sur les emballages et les déchets d’emballages pour être les premiers à développer les matériaux, les systèmes et les processus nécessaires à la réduction drastique des déchets d’emballages. Au lieu d’importer des matériaux pour fabriquer des produits à courte durée de vie, nous pourrions créer des emplois verts et des services dans l’UE pour les emballages durables. Le passage au réemploi pourrait créer jusqu’à 600 000 emplois.
Selon Eurostat, 40 % du plastique et 50 % du papier en Europe sont gaspillés pour faire des emballage. Les taux de recyclage stagnent. 20 % de nos déchets d’emballage sont mis en décharge et 16 % sont incinérés.
Pour réduire notre impact sur l’environnement, nous devons largement remplacer les emballages jetables par des alternatives et des systèmes de réemploi. Le recyclage à lui seul ne suffira pas à satisfaire notre appétit bien trop grand pour les matériaux, ce qui se traduit par des émissions de CO2. Il est également absurde de remplacer un matériau jetable par un autre matériau jetable. Les déchets restent des déchets. L’UE doit s’efforcer de trouver des solutions véritablement circulaires.
Il est essentiel de fixer des objectifs clairs et ambitieux pour 2030 et 2040 afin de donner aux innovateurs, aux entrepreneurs et aux investisseurs européens la confiance dont ils ont besoin. Car ils sont prêts à fournir la prochaine génération de solutions d’emballage.
Lire l’intégralité de la prise de position ici.
Contact
Vous avez des questions sur ce sujet ? Si c’est le cas, veuillez contacter Janine Röling : janine.roling@recyclingnetwerk.org
Le 1er juillet 2023, une taxe sur les emballages en plastique (contenant) pour les plats à emporter a été introduite aux Pays-Bas. Chez Mission Reuse, nous avions des doutes quant à l’impact et à la faisabilité de cette mesure. Après tout, les emballages pour lesquels vous devez payer un supplément peuvent toujours devenir des déchets. De plus, seule quelques personnes se déplacent constamment avec leur propre gobelet et leur propre récipient.
Trois mois plus tard, la Chambre basse (Tweede Kamer) veut déjà supprimer cette taxe sur le plastique. Selon une majorité de la Chambre, la taxe n’incite pas les producteurs à la durabilité. Nous sommes tout à fait d’accord. Mais nous espérons que nous pourrons simplement ajuster le règlement, et non le supprimer. “Nous ne réduirons pas la montagne de déchets en punissant les consommateurs avec une taxe sur le plastique sans offrir d’alternative. Nous devons encourager les entreprises à adopter des emballages réutilisables”, explique Emmy Van Daele, de Mission Reuse.
Chaque jour, aux Pays-Bas, nous jetons 19 millions de gobelets et d’emballages alimentaires en plastique à usage unique. D’ici 2026, ce chiffre devrait être inférieur de 40 % à celui de 2022. Comment pouvons-nous modifier ces réglementations pour y parvenir ?
À partir du 1er janvier 2024, une nouvelle législation sur la consommation sur place entrera en vigueur. Les personnes qui restent manger dans un bar, un club de sport ou au restaurant ne seront plus autorisées à le faire avec des produits jetables. Mais là encore, il existe des exceptions où les récipients jetables contenant du plastique sont encore autorisés. Ces exceptions entravent le bon fonctionnement du système. Ne soyons plus à côté de la plaque. Rendons les choses simples et claires pour les entreprises et les consommateurs : le réemploi obligatoire pour la consommation sur place. C’est ce qu’a fait la France.
Karl Beerenfenger et Emmy Van Daele de Mission Reuse (un programme de transition commun à Enviu, Natuur & Milieu et Recycling Netwerk Benelux) sont disponibles pour vos questions et interviews.
Contacts
Karl Beerenfenger – karl.beerenfenger@recyclingnetwerk.org – 06-18632023
Emmy Van Daele – emmy.vandaele@recyclingnetwerk.org – 06-83903990
Le taux de collecte des bouteilles en plastique pour l’année 2022, soit 68 %, est bien inférieur à l’objectif légal de 90 %. Les consignes sont un excellent moyen d’améliorer la collecte. Mais pour cela, les responsables politiques doivent mieux faire appliquer la loi. Par exemple, il y a bien trop peu d’endroits où les consommateurs récupèrent leur argent et le montant de la consigne est trop bas. Le secteur lui-même ne coopère pas, puisqu’il a gagné 84 millions d’euros en 2022 précisément en ne collectant pas suffisamment.
Le 1er juillet 2021, la consigne a également été introduite sur les petites bouteilles en plastique. Après des décennies de jérémiades, une partie du secteur des boissons semblait désormais convaincue de l’importance de la consigne sur les petites bouteilles en plastique, mais l’introduction ne s’est pas faite sans difficultés.
Rob Buurman, directeur de Recycling Netwerk, explique : “Le lobby de l’industrie a conduit à une consigne peu élevée, de 15 centimes d’euro, et à fait que les points de vente ne sont pas obligés de restituer aux consommateurs la consigne qu’ils ont payée, alors qu’auparavant c’était obligatoire. En conséquence, il n’y a plus que 5 000 endroits où l’on peut récupérer sa consigne. Au cinéma ou au parc d’attractions, on ne récupère rien”.
Il n’y avait pas non plus de consigne sur les jus ou les produits laitiers em 2021, ce qui signifie que les consommateurs ne savent pas toujours sur quel contenant il y a ou non une consigne. Selon le rapport public 2022 de l’organisation néerlandaise Afvalfonds Verpakkingen, qui vient d’être publié, 58 % seulement des petites bouteilles en plastique ont été collectées, alors qu’en Allemagne, environ 95 % de toutes les bouteilles en plastique sont collectées. Des taux de collecte élevés sont donc possibles.
Malgré les chiffres décevants de la collecte, l’effet de la consigne sur les déchets sauvages est déjà très important. Selon les chiffres du Zwerfinator Dirk Groot, le nombre de bouteilles en plastique parmi les déchets a diminué de 70 %. Si l’on ne considère que les bouteilles consignées, l’impact est même d’une réduction de 80 % des bouteilles en plastique dans l’environnement.
Les entreprises sont légalement tenues de collecter 90 % des bouteilles, mais pour chaque bouteille non collectée, elles gagnent de l’argent, ce qui représente une somme considérable au total. Sur les 700 millions de grandes bouteilles, 12 % ne sont pas collectées, ce qui représente un total de 21 millions d’euros. Sur le milliard de petites bouteilles en plastique, 42 % ne sont pas collectées, ce qui évite à l’entreprise de débourser 63 millions d’euros. En 2022, les entreprises n’auront donc pas eu à rendre un total de 84 millions d’euros aux consommateurs.
Tout cet argent ne permet pas d’améliorer le système de consigne. Rob Buurman : “C’est exactement le contraire : cette source de revenus est précisément le résultat d’un manque d’investissement dans un système de consigne. Dans un système qui fonctionne bien, comme en Allemagne, en Norvège, en Suède, en Finlande ou en Lettonie, 5 à 10 % au maximum ne sont pas collectés, mais aux Pays-Bas les choses ne se passent pas bien. Cela n’a rien à voir avec la volonté des consommateurs néerlandais, mais à tout voir avec l’absence de volonté des hommes politiques néerlandais à adopter une bonne législation.
Ces dernières années, nous avons signalé à plusieurs reprises les erreurs légales aux politiciens et au ministère de l’infrastructure et de la gestion de l’eau, mais en vain. Maintenant que les taux de retour sont confirmés être très décevants, nous demandons à la secrétaire d’État sortante, Vivianne Heijnen, de commencer à améliorer la législation.
Tout d’abord, l’Inspection de l’environnement et des transports doit faire appliquer la loi. Avec un taux de collecte de 68 % pour les bouteilles en plastique (rapport public Afvalfonds), l’industrie est loin de l’objectif légal de 90 %, et nous attendons donc avec impatience la réponse de l’ILT.
Deuxièmement, la législation sur la consigne doit être renforcée, au moins en ancrant ce qui suit :
Fin du communiqué de presse
Contact : Rob Buurman – +31 6 16401040 – Directeur de Recycling Netwerk Benelux
La nouvelle loi sur les emballages des boissons et des repas à emporter se fait sentir surtout à la caisse au cours de cette première semaine. Un supplément de 5 à 50 centimes sera ajouté pour les différents contenants jetables. Dans la plupart des endroits, il n’y a pas ou peu d’alternative : apporter son propre contenant ou gobelet. Faut-il désormais sortir avec sa propre vaisselle ? Le gouvernement veut faire du “recyclage la norme”. Nous demandons nous aussi d’investir dans un système réutilisable. C’est rentable, tant sur le plan financier qu’en termes d’impact sur l’environnement. Mais qu’est-ce qu’un système réutilisable ? Et où les choses se gâtent-elles ?
La nouvelle législation a un objectif important : réduire les déchets et les détritus et encourager le passage du jetable au réutilisable. Chaque jour, aux Pays-Bas, nous jetons d’innombrables gobelets et récipients en plastique à usage unique. Le Rijkswaterstaat estime ce nombre à 19 millions. Un grand nombre de ces gobelets et plateaux finissent également dans l’environnement sous forme de déchets. D’ici 2026, le gouvernement néerlandais souhaite réduire de 40 % la quantité de produits jetables par rapport à 2022, car “la réutilisation est notre nouvelle norme”. La législation comporte trois volets : certains emballages jetables ne peuvent plus être proposés gratuitement et, en outre, les entreprises sont tenues de proposer une alternative réutilisable (comme le gobelet consigné) ou de permettre aux consommateurs d’apporter leur propre emballage (Bring-Your-Own, ou BYO). Ou les deux. Il n’est pas obligatoire d’offrir une alternative réutilisable pour les articles préemballés (par exemple, un emballage du supermarché), alors qu’il peut s’agir d’une alternative gratuite aux articles jetables. Malheureusement, ces semaines-ci, l’accent est surtout mis sur les consommateurs : ils doivent payer un supplément pour les produits jetables ou apporter leurs propres plateaux. Trop peu d’attention est accordée aux solutions réutilisables. Cela revient à ignorer une partie essentielle de la législation visant à atteindre l’objectif (40 % d’emballages jetables en moins d’ici 2026). En outre, la responsabilité et les coûts reposent presque entièrement sur les épaules des consommateurs. Ce n’est pas le but recherché.
Certains emballages jetables ne peuvent plus être fournis gratuitement. Une incitation financière qui devrait conduire à une réduction des emballages jetables et à une transition vers des alternatives réutilisables. Le gouvernement s’est contenté de fixer des lignes directrices pour les montants. On peut se demander pourquoi nous devons payer 5 cents de plus pour un emballage de déjeuner préemballé. Cela ne nous laisse pas le choix. Et un contenant jetable à 10 cents est-il moins susceptible de devenir un déchet ? Pour cela, en tant que consommateur, il faut se rendre compte que l’on paie un supplément. Il est possible que l’attention médiatique de ces dernières semaines ait suscité une certaine prise de conscience, mais lors de la commande, on la remarque à peine. En outre, il n’est obligatoire de l’indiquer que sur le ticket de caisse, mais qui demande un ticket de caisse avec des frites ? Comme il ne s’agit pas non plus d’une consigne remboursable, l’emballage n’a aucune valeur et le risque de déchets est tout aussi élevé qu’avant la législation.
En outre, un établissement de restauration ou un supermarché peut dépenser librement la surtaxe : il s’agit simplement d’un bénéfice supplémentaire. Le secrétaire d’État Heijnen a déclaré à ce sujet : “Nous n’allons pas vérifier s’ils investissent tout cet argent dans des alternatives, mais c’est l’idée”. Dans la pratique, nous soupçonnons que de nombreuses entreprises facturent les emballages jetables juste assez pour ne pas perdre de clients ET pour s’octroyer une belle marge supplémentaire. Elles ne sont pas encouragées à investir dans les alternatives réutilisables nécessaires. La ville allemande de Tübingen en est un exemple. La municipalité prélève une taxe sur les emballages jetables afin de lutter contre les déchets d’emballages jetables, de financer en partie leur traitement et d’inciter à l’utilisation de systèmes réutilisables. Ce faisant, la municipalité promeut les systèmes réutilisables. Un procès intenté par le McDonald’s local n’a d’ailleurs pas abouti : un juge fédéral a donné raison à la municipalité.
En ce qui concerne les alternatives réutilisables, l’accent est mis ces semaines-ci sur le “Bring Your Own” (BYO). Cela s’explique en partie par la campagne de Nederland Schoon et du secrétaire d’État Heijnen, qui a permis d’obtenir des frites gratuites à La Haye si l’on apportait sa propre barquette. Est-il réaliste et réalisable de demander à chacun d’apporter son propre contenant ? Les snack-bars ne sont pas très enthousiastes à l’idée de faire entrer leurs snacks dans les casseroles de leurs clients. Quant aux pizzerias, elles se demandent comment elles vont pouvoir plier leurs pizzas dans une barquette. Le BYO peut contribuer à réduire les emballages jetables, mais la différence ne sera que de quelques pour cent tout au plus
La seule façon de réduire de 40 % les emballages jetables est de mettre en place des systèmes réutilisables. Que ce soit aussi exactement ce dont les clients ont besoin : des alternatives réutilisables accessibles et gratuites. Des gobelets et des plateaux qui peuvent être prêtés et rendus, de préférence dans le plus grand nombre d’endroits possible, et qui sont lavés et redistribués par l’industrie hôtelière elle-même ou par des parties externes si nécessaire. Pensez, par exemple, à notre système pour les bouteilles de bière. Il est également intéressant pour les points de vente à consommer sur place d’adhérer à un système parapluie, car outre la reconnaissance par les consommateurs, cela peut également les soulager et réduire les coûts. Une étude récente montre que la réutilisation à grande échelle coûte moins cher que l’élimination. Nous voulons encourager le secteur de l’hôtellerie et de la restauration ainsi que les supermarchés à prendre le train en marche le plus rapidement possible, dans leur propre intérêt. Les consommateurs attendent une meilleure solution que des produits jetables plus coûteux. La législation européenne et néerlandaise sur les emballages jetables ne fera que se durcir dans les années à venir. À partir du 1er janvier 2024, par exemple, les emballages jetables ne pourront plus être utilisés pour la consommation sur place. Lorsque vous passez à un système de réutilisation qui fonctionne bien, vous évitez d’avoir à adapter votre système opérationnel à plusieurs reprises et vous présentez une histoire claire et compréhensible à votre client.
Grâce à la nouvelle législation, les clients doivent payer un supplément pour les produits jetables, mais les emballages réutilisables peuvent être proposés gratuitement, par exemple via un système de consigne ou une application qui enregistre le retour de l’emballage. En outre, des emballages plus robustes – ils devraient durer plus longtemps que les emballages jetables – permettent également d’améliorer l’expérience gastronomique. L’été dernier, nous avons testé des plateaux réutilisables dans plusieurs festivals. Ils ont été accueillis avec enthousiasme par les visiteurs. Il est plus agréable de manger lorsque la crêpe ne glisse pas de l’assiette jetable.
Pour faciliter au maximum le retour des gobelets et des plateaux pour les clients, il est utile que les établissements de restauration travaillent avec un système partagé. Un système partagé – également appelé système parapluie, uniforme ou commun – signifie que les entreprises utilisent le même emballage. Le système mondial d’europalettes en est un bon exemple. Cela nécessite un emballage neutre, non lié à une chaîne spécifique. Et malheureusement, c’est là que les choses se gâtent encore parfois à cause de la marque et du marketing. Pour parvenir à un système commun, la coordination au sein d’une région est très précieuse. Par exemple, un tel système pour les gobelets a été lancé à Wageningen, Haarlem et Leiden. Des réseaux sont également déjà en cours de création pour les repas ; Wageningen teste actuellement un système commun pour l’emballage des repas. Des chaînes telles que SLA et Burger King Allemagne ont rejoint un système international commun de réutilisation.
La surtaxe sur les emballages jetables en plastique ou contenant du plastique entraîne un glissement vers d’autres matériaux. Les alternatives sans plastique sont de plus en plus recherchées. Cela pose au moins deux problèmes. Nous voyons de plus en plus souvent apparaître des emballages “sans plastique” qui, en fin de compte, ne le sont pas. Les “gobelets en papier” du festival Dauwpop en sont un exemple récent. En outre, les emballages jetables continuent de produire beaucoup de déchets et de détritus, quel que soit le matériau, et les emballages jetables (en papier, par exemple) ne sont ni durables ni circulaires. Pour les substances liquides et les produits chauds, il faut du plastique. Selon Willemijn Weinands, porte-parole du NS, “il n’existe pas encore de bonne alternative durable pour cela”. Canalisons l’énergie de la recherche d’emballages jetables sans plastique vers de bons systèmes de réutilisation. Après tout, c’est pour cela que la législation a été créée.
Voici la solution. McDonald’s et KFC qui proposent un gobelet réutilisable que vous ne pouvez leur renvoyer qu’une seule fois n’ont pas compris l’intérêt de la chose. C’est ainsi que l’on crée des objets de collection qui commencent à prendre la poussière sur les étagères des particuliers. C’est ce que l’on constate en Allemagne, où la réutilisation est obligatoire depuis janvier et où McDonalds, de son propre aveu, ne renvoie pas 70 % des gobelets réutilisables. Nos enquêtes montrent que les gobelets de marque sont un obstacle pour les consommateurs, qui veulent de nombreux points de dépôt et souhaitent voyager au maximum cinq minutes de plus pour rapporter un paquet. Ces chaînes de restauration rapide ne sont certainement pas si répandues.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les entreprises sont réticentes à l’idée de proposer elles-mêmes des gobelets et des plateaux-repas réutilisables. Et c’est compréhensible : l’opinion générale reste que la réutilisation est plus coûteuse et plus compliquée que le jetable. Et même qu’elle est moins durable. Tout cela a été démenti depuis. Certes, la réutilisation nécessite un investissement initial, mais elle est moins coûteuse à long terme. Le gouvernement souhaite vivement que les entreprises investissent dans des systèmes réutilisables. Malheureusement, la législation actuelle ne permet pas d’atteindre cet objectif à grande échelle. Les lacunes de la législation étaient-elles totalement imprévisibles ? Notre contribution à la soi-disant consultation publique sur l’internet pour cette législation a mentionné ces points douloureux en décembre 2021. Il appartient maintenant à notre gouvernement de continuer à pousser les entreprises dans la bonne direction. Nous invitons par la présente le monde des affaires à préparer l’avenir, en commençant par les gobelets réutilisables et les emballages de repas. Beaucoup l’ont fait avant vous. Pour votre portefeuille, vos clients et l’environnement.
Par : Karl Beerenfenger & Emmy Van Daele de Mission Reuse (un programme de transition conjoint d’Enviu, Natuur & Milieu et Recycling Netwerk Benelux)
Coordonnées de contact
Karl Beerenfenger – karl.beerenfenger@recyclingnetwerk.org – 06-18632023
Emmy Van Daele – emmy.vandaele@recyclingnetwerk.org – 06-83903990
Le nettoyage international des mégots appelle à l’interdiction des filtres à cigarettes en plastique
Le samedi 1er juillet, lors de la cinquième édition de Plastic PeukMeuk, des milliers de bénévoles aux Pays-Bas et à l’étranger ont ramassé plus de 600 000 mégots de cigarettes. L’action du Plastic Peuken Collectief ne se limite pas à un simple nettoyage. Les participants demandent l’interdiction internationale des filtres à cigarettes en plastique.
Plastic PeukMeuk, la journée nationale de nettoyage des mégots de cigarettes, a été la plus importante à ce jour : dans plus de 70 municipalités des Pays-Bas et dans plus de 13 pays, des milliers de personnes sont descendues dans la rue. Ensemble, ils ont ramassé plus de 600 000 mégots de cigarettes. Une étude réalisée en début d’année à la demande du secrétaire d’État Heijnen a conclu que l’interdiction des filtres à cigarettes était la seule mesure efficace pour éliminer les mégots de cigarettes de l’environnement. M. Heijnen a promis de s’allier à d’autres États membres pour que l’interdiction de tous les filtres à cigarettes à usage unique soit inscrite à l’ordre du jour européen.
“C’est fantastique de voir le nombre de mégots nettoyés”, déclare Bernadette Hakken, organisatrice de PeukMeuk, “mais quand on sait que malgré tous les efforts déployés aux Pays-Bas, des milliards de mégots sont restés dans l’environnement et que la quantité de mégots ramassés sera rejetée dans les rues la semaine prochaine, on ne peut que se rendre compte de l’ampleur du problème. Cette action annuelle a réuni plus de personnes que jamais cette année. Le mécontentement à l’égard de la pollution par les mégots ne cesse de croître, tant dans le monde politique que parmi la population. C’est pourquoi le soutien en faveur d’une interdiction des filtres à cigarettes s’accroît rapidement.”
Quelque 10 milliards de cigarettes sont vendues chaque année aux Pays-Bas. On estime que deux mégots sur trois sont jetés sur le sol ou dans l’eau. Les mégots sont petits, mais ils sont loin d’être inoffensifs. Presque tous les filtres de cigarettes sont fabriqués en acétate de cellulose, un plastique qui se désintègre en microplastiques polluants. De plus, un mégot de cigarette laisse échapper d’énormes quantités de substances toxiques qui perturbent le sol et la vie aquatique. Le mégot de cigarette est, en nombre, la plus grande forme de pollution plastique dans le monde.
L’action a été organisée pour la première fois à Amsterdam en 2019 et s’est rapidement étendue à l’ensemble du pays. Sous le nom de Plastic Peuk Meuk, des organisations environnementales de 13 autres pays ont également participé cette année, notamment l’Australie, Israël, l’Argentine, le Canada, le Portugal et les États-Unis. L’initiateur est le Plastic Peuken Collectief, une alliance d’entreprises, d’organisations environnementales et de ramasseurs de mégots. Bernadette Hakken, également connue sous le nom de “Peukenmeisje”, ramasse les filtres de cigarettes presque quotidiennement depuis cinq ans : “Le moment est venu de collaborer à l’échelle mondiale en vue d’une interdiction, car le nettoyage est une tâche impossible et inabordable. Nous l’avons encore constaté lors de ce Plastic PeukMeuk.”
Les Pays-Bas sont ambitieux. L’objectif est de réduire de 70 % la quantité de filtres à cigarettes dans l’environnement d’ici 2026 par rapport à 2022. Karl Beerenfenger, directeur de campagne du Plastic Peuken Collectief : “Le gouvernement néerlandais a reconnu le problème et sait également que les mesures de sensibilisation aux déchets sauvages n’ont que peu d’effet. Même avec une réduction de 70 % du nombre de mégots dans l’environnement, plus d’un milliard de filtres à cigarettes finissent encore dans les rues chaque année, rien qu’aux Pays-Bas. L’interdiction du produit, de préférence dans un contexte international, est une étape logique. Les recherches menées par CE Delft au début de l’année ont montré qu’une telle interdiction est la seule mesure efficace.
Le filtre de cigarette a été introduit dans les années 1950 à la suite d’inquiétudes croissantes concernant les maladies graves causées par le tabagisme. Le filtre bloque partiellement les substances nocives pendant le fumage. Entre-temps, il a été scientifiquement prouvé que fumer avec un filtre est plus nocif pour la santé que fumer sans filtre. Le gouvernement néerlandais et le Conseil supérieur de la santé belge l’ont récemment souligné. “Pendant des décennies, l’industrie du tabac nous a fait croire à tort que fumer avec un filtre était moins nocif. Le contraire a été prouvé. Le filtre n’est qu’un outil de marketing pour vendre plus de cigarettes”, déclare M. Hakken. Si l’on ajoute à cela l’énorme montagne de pollution plastique, on ne peut que conclure qu’il est temps de cesser d’utiliser ce filtre.
En 2021, la directive européenne sur les plastiques à usage unique est entrée en vigueur aux Pays-Bas pour lutter contre la pollution causée par les dix déchets plastiques les plus courants. Les pailles, les couverts et les cotons-tiges en plastique ont été interdits, et les gobelets et emballages alimentaires jetables ne peuvent plus être fournis gratuitement. En ce qui concerne les filtres de cigarettes en plastique, seul le marquage sur les paquets est devenu obligatoire et les producteurs de tabac doivent payer les frais de nettoyage. “Ces deux mesures ne sont malheureusement pas suffisantes pour lutter efficacement contre la présence de mégots dans les déchets sauvages. L’Europe a manqué une occasion en or d’inscrire les filtres de cigarettes sur la liste des produits interdits”, a déclaré M. Beerenfenger. Le monde entier observe maintenant l’évolution de la situation aux Pays-Bas. Notre gouvernement peut montrer la voie en mettant fin à des décennies de tromperie des fumeurs et de pollution de notre environnement.”
Crédit photo: Saskia Risseeuw
Pour lutter contre les déchets sauvages, les gouvernements flamand, bruxellois et wallon souhaitent introduire la consigne en 2025. Une décision en ce sens doit être prise d’ici fin 2023. Suite à cela, Fost Plus, Comeos et Fevia ont récemment commencé à promouvoir une soi-disant “consigne numérique”. Comme la consigne numérique est une idée qui n’a pas fait ses preuves et qu’elle est controversée, Recycling Netwerk Benelux a demandé au bureau d’étude Eunomia de l’examiner de manière critique.
L’année dernière, une partie de l’industrie belge a lancé l’idée d’une consigne numérique. Avec ce concept, les consommateurs doivent utiliser leur smartphone pour scanner un code QR sur leur emballage avant de le mettre dans le sac bleu, qui comporterait aussi un code QR à scanner. Avec un nouveau système informatique, un lien avec un compte bancaire et le recours à des poubelles publiques ‘bleues’ additionnelles dotées de codes QR, les consommateurs devraient ainsi pouvoir récupérer leur consigne à la maison et ‘on-the-go’.
La consigne numérique a également été discutée dans d’autres pays et des tests ont été effectués au Pays de Galles mais, pour l’instant, seuls les systèmes de consigne avec collecte en supermarchés ont été mis en place avec succès en Europe. L’industrie belge a ainsi confié au bureau d’étude PriceWaterhouseCoopers la tâche de démontrer que la consigne numérique est “meilleure que le système classique”. Cette étude, qui a été accueillie de manière critique, est longtemps restée secrète, jusqu’à ce que la ministre Zuhal Demir décide, de sa propre initiative, de la rendre publique.
Recycling Netwerk a donc demandé à Eunomia de mener une étude sur ce concept de consigne numérique. Plusieurs acteurs, dont l’industrie belge, prétendent que cette forme de consigne serait moins chère, plus pratique pour les consommateurs et efficace pour lutter contre les déchets sauvages. Des allégations sont également faites sur la qualité du recyclage et les possibilités de mise en place du système.
L’étude d’Eunomia testera ces affirmations. Elle examinera notamment :
Ces questions constituent autant de défis qui doivent être relevés avant que le système ne puisse être mis en place.
Les chercheurs d’Eunomia conduiront également des interviews avec diverses parties prenantes, telles que les entreprises, les gouvernements et les acteurs sociaux. Une fois terminée, l’étude sera rendue publique dans son intégralité. Elle sera publiée vers août-septembre cette année.
La décision d’introduire la consigne d’ici 2025 s’inscrit dans une tendance européenne plus large d’un mouvement vers la consigne, de plus en plus de pays suivant l’exemple de l’Allemagne et des pays scandinaves. Cette évolution est en partie due à la réglementation européenne. En effet, la directive sur les plastiques à usage unique exige que les pays de l’UE collectent 90 % des bouteilles en plastique de manière séparée, ce qui ne peut être réalisé qu’avec la consigne. Le système actuel des sacs bleus ne permet pas d’atteindre cet objectif.
En outre, le prochain règlement sur les emballages et déchets d’emballages (PPWR), qui est en cours de négociation à Bruxelles, vise à introduire la consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes dans toute l’Europe. Le règlement prévoit également des objectifs pour le passage à davantage d’emballages réutilisables et des règles visant à garantir que les systèmes de consigne soien facilement accessibles pour les emballages réutilisables.
Recycling Netwerk Benelux
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