Comment fonctionne la consigne ?

Comment fonctionne la consigne ?

Le principe de la consigne est simple : le consommateur paye un montant spécifique (la consigne) lorsqu’il achète une bouteille ou une canette, par exemple 0,25 euro. Il récupère ces 0,25 euros en totalité en retournant l’emballage vide. Cela peut se faire par le biais d’une machine à déconsigner ou simplement manuellement au comptoir d’un magasin. La consigne n’est donc pas une taxe : vous récupérez la consigne dans son intégralité lorsque vous retournez vos emballages de boissons vides.

Comment fonctionne la consigne pour les supermarchés et le secteur de l’HoReCa ?

Les détaillants peuvent choisir le système qui leur convient le mieux : la reprise manuelle des emballages de boissons vides ou l’utilisation d’une machine à déconsigner. Si vous faites vos achats en ligne, les emballages de boissons vides peuvent être remis au livreur.

Si un détaillant ou un supermarché choisit de ne pas effectuer le retour manuellement, mais avec une machine, cela a évidemment un coût. Ces machines requièrent un investissement initial. Ces investissements varient en fonction des choix d’investissements. Il peut par exemple s’agit d’un investissement de 13 000 euros dans une machine, un autre de 10 000 euros dans un compacteur (qui peut éventuellement être relié à plusieurs machines), plus les coûts d’entretien. Les supermarchés paient la plupart des coûts d’investissement d’un système de consigne. Tous les autres coûts, tels que les coûts de main-d’œuvre, les coûts logistiques et les coûts d’un système de gestion central, ne sont pas inclus.

Certains pays disposant d’une consigne, comme la Norvège, ont donc accepté de rembourser aux supermarchés des frais dits de manutention (« Handling fee »). En Norvège, l’administrateur central Infinitum, s’en charge. Pour chaque canette que les supermarchés prennent, ils reçoivent (converti) 0,0209 euros et pour chaque bouteille 0,0261 euros. Comme nous parlons de centaines de milliers de bouteilles et de canettes par machine, les recettes se chiffrent en milliers d’euros par an. Ainsi, ils sont  compensés pour les coûts qu’ils encourent. Les supermarchés récupèrent ainsi leurs investissements en 3 ans environ selon Infinitum. La durée de vie estimée d’une machine à déconsigner est de 7 à 10 ans, ce qui signifie que les supermarchés norvégiens peuvent gagner de l’argent grâce aux à la consigne sur le long terme.

Un autre avantage pour les détaillants est que la consigne entraînera une augmentation du trafic : une personne qui vide sa canette en passant devant un magasin s’empressera d’y faire un saut et peut-être d’acheter quelque chose.

Le système de consigne peut donc s’avérer très intéressant pour les détaillants : avec les frais de manutention, il peut rentrer dans ses frais, fidéliser sa clientèle et renforcer son image durable. Le fait que la consigne peut être bénéfique aux détaillants est également la conclusion d’une fédération écossaise de détaillants, qui a indiqué qu’il est important pour eux de prendre leurs responsabilités.

Responsabilité Élargie du Producteur (REP)

La consigne est un exemple de responsabilité élargie du producteur (REP) : le producteur assume la responsabilité de l’ensemble du cycle de vie d’un produit en mettant l’accent sur la reprise, le recyclage et l’élimination finale.

Pour en revenir à l’exemple de la Norvège, les frais de manutention versés aux supermarchés y sont financés par trois sources de revenus différentes :

  • Tout d’abord, les producteurs paient 0,52 centime par canette et 1,56 centime par bouteille qu’ils mettent sur le marché (convertis), selon les données de l’administrateur central Infinitum en 2016.
  • Deuxièmement, il y a les recettes provenant de la vente de PET et de canettes de haute qualité.
  • Enfin, il y a les recettes provenant des bouteilles en plastique et des canettes qui ne sont pas rapportées et dont la consigne permet de financer le système (« Unredeemed deposit« ).

Les producteurs contribuent à une économie circulaire plus forte grâce à un système de consigne. Après tout, la consigne garantit que davantage d’emballages de boissons soient retournés aux producteurs. Le matériau est également de haute qualité, ce qui permet sa réutilisation pour la fabrication de nouveaux emballages de boissons. C’est ce qu’on appelle le recyclage de bouteille à bouteille « Bottle-to-Bottle« .

Collection

Après avoir consommé une bouteille ou une canette, le matériau passe par tout un processus avant de réapparaître sur les étagères des magasins sous la forme d’une nouvelle bouteille ou canette.

Avec la consigne, les bouteilles et canettes vides peuvent être reprises manuellement ou avec une machine. Il existe sur le marché différents types de machines de déconsignation, ou distributeurs automatiques inversés (DVA), qui peuvent accepter toutes sortes de bouteilles et de canettes.

Les grandes machines, qui peuvent retirer à la fois des caisses de bière et des bouteilles individuelles et parfois des canettes, sont principalement utilisées dans les supermarchés.

Dans les magasins de petite taille ou dans les lieux où il y a beaucoup de consommation hors foyer, on place souvent une variante plus petite qui ne prend que les canettes et/ou les bouteilles.

Grâce au techniques infrarouge (NIR) et à d’autres techniques de détection, il est possible d’analyser le matériel prélevé de manière très détaillée par couleur (claire ou colorée), par matériau (canette, PET, PP, verre, etc.), par forme ou même par poids (afin d’éviter le retour d’emballage pleins). Presque toutes les machines à déconsigner d’aujourd’hui sont également équipés de lecteurs de codes-barres. Ces lecteurs peuvent lire non seulement le code-barres figurant sur la bouteille pour savoir de quel type de bouteille il s’agit, mais aussi le type de boisson qu’elle contient et sa marque.

L’évolution technique permettant de trier automatiquement le matériel dans les moindres détails, ce qui rend le recyclage et l’administration du système de plus en plus optimisés. Le logiciel assure un règlement très rapide des montants déposés et fournit également une multitude d’informations sur le marché.

Compactage

Le transport et le stockage des déchets coûtent de l’argent. Dès lors que le volume des déchets peut être réduit par le compactage, cela devient moins cher. La réduction du volume des déchets est particulièrement importante pour les bouteilles en plastique. Après tout, lorsqu’ils sont éliminés ensemble, ils ne sont pas beaucoup compressés, voire pas du tout. Le compactage évite de transporter des bouteilles vides principalement avec de l’air. En compactant les bouteilles en plastique collectées, on réduit le volume à stocker et à transporter.

Plusieurs techniques ont été développées à cette fin. Les flux de plastique et de canettes séparés par les machines à déconsigner sont ainsi réduits de telle sorte qu’ils peuvent être transportés de manière très compacte et donc moins chère directement vers les recycleurs. La réduction du volume dépend de la technique utilisée et varie d’un facteur 5 par la compression et la perforation des bouteilles à plus d’un facteur 10 par le hachage (écaillage).

Procédé de recyclage

Le PET des bouteilles consignées est ensuite découpé, lavé et purifié, puis il est transporté vers le recycleur. Les morceaux sont ainsi fondus en granulés : des grains qui servent de matière première à de nouveaux produits en plastique.

En collectant séparément les bouteilles en PET par le biais d’un système de consigne, la quasi-totalité du PET transparent peut être réutilisée dans la production de nouvelles bouteilles (bottle-to-bottle). Actuellement, certaine des nouvelles bouteilles de 1,5 litre de Coca Cola aux Pays-Bas sont composées à 100% de matériaux recyclés (rPET). La plupart de ces matériaux proviennent de bouteilles consignées. Comme les bouchons sont également fabriqués à partir d’un seul type de plastique, le PE, ils peuvent également être recyclés à un haut niveau de qualité pour fabriquer de nouveaux bouchons, par exemple.

 

 

 

 

 

 

Cette vidéo explique le fonctionnement de la consigne.

 

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